Progrès sociétal, Handicap et roue de Deming-Shewhart

Publié le 9 Août 2014

ou Handicap et progrès relationnel dans la Société

Comment une personne en situation provisoire ou définitive de handicap peut-elle s'affranchir du regard sociétal inadéquat à son égard ?
Au delà de la pratique du "faire avec" très habituelle chez la personne handicapée c'est par l'amélioration de la qualité relationnelle interhumaine générale au sein de la société qu'un espoir est permis.
Une adaptation du principe de la roue de Deming-Shewhart peut l'expliquer.
Reste la volonté (bonne ?) de chacun et de tous pour l'appliquer.
Une application du principe de Deming-Shewhart au progrès des relations humaines (une pointe d'humour n'obère pas son sérieux, mais encore faudra-t-il passer de la théorie à la pratique !)

Une application du principe de Deming-Shewhart au progrès des relations humaines (une pointe d'humour n'obère pas son sérieux, mais encore faudra-t-il passer de la théorie à la pratique !)

Je retravaille ici un article que j'avais publié sur ce blogue le 31 mars 2013, qui a été souvent lu mais très peu commenté (1 en anglais) : j'essaie ainsi de relancer la discussion. Je vous conseille d'imprimer le schéma ci-dessus pour, au fur et à mesure, le confronter directement au texte suivant.

 

Une intuition et un défi

          Le hasard qui dit-on fait bien les choses, m'a conduit à la rencontre d'un lecteur de mon blogue Pierre-Jean Hénel qui m'a fait part de son intuition d'une possible application du principe de la roue de Deming aux progrès de la Société à travers la "philosophie du handicap" que j'essaie de promouvoir.

          Le défi étant lancé je me suis mis au travail de réflexion-action pour aboutir en une quinzaine de jours à l'article suivant.

          La roue de Deming-Shewhart est un concept concrètement traduit par un schéma bien connu des professionnels de " l'amélioration continue de la Qualité" et primitivement appliqué au monde de l'entreprise puis étendu à d'autres domaines d'activités réclamant une notion de progrès pour leur fonctionnement.

       J'ai cherché à adapter ce principe au développement de la qualité relationnelle entre personnes humaines, en situation de handicap ou non, au sein de la société d'aujourd'hui (plutôt en Occident) et au-delà de la relation duelle ou groupale, c'est-à-dire au-delà des aspects psychologiques et des techniques de communication directe.

         Le schéma ainsi obtenu et placé en tête d'article, s'avère selon P.J.Hénel fort peu "instinctif" mais pouvant devenir "instructif" s'il est explicité à l'aide d'une démarche pédagogique car c'est plutôt, me dit-il, une "complexité schématisée" qu'un simple schéma explicatif. Je vais donc m'appliquer à cela.

 

Présentation succinte de la roue de Deming-Shewhart et ses quatre quarts moteurs appliquée aux relations sociétales

 

                                       

Gateau vert vietnamien (photographie issue du blogue http://ame-vietnamienne.over-blog.com)

 

1°/ Premier quart (inférieur droit) de ce qui est presque acquis :                le processus d'Individualisation 
Ce qui pèse le plus lourd actuellement sur la roue du progrès des relations interhumaines dans nos sociétés occidentales, sociétés de consommation promues par le capitalisme triomphant : c'est ce processus d'individualisation déjà très avancé chez nous mais aussi en voie rapide de mondialisation via les pays dits émergents. À noter la forte importance du besoin de sécurité corporelle et matérielle et du besoin d'autonomie de vie quotidienne, qui après avoir été assurées de manière collective l'est maintenant de plus en plus de manière individuelle.

 

2°/ Deuxième quart (supérieur droit) de ce qui est en plein rendement :       le processus de Développement Personnel
Le deuxième élément qui fait tourner la roue du progrès relationnel vers la montée dans la pente du changement des mentalités, des changements de regard sur le réel environnant (sur les personnes handicapées, par exemple) : c'est le processus de développement personnel aujourd'hui en plein essor dans nos sociétés et qui pèse de plus en plus lourd socialement et même économiquement. Ce développement personnel permet de passer du statut d'individu mal défini noyé dans la masse, au statut de personne se développant et se responsabilisant dans toutes ses dimensions (du biologique au spirituel). À noter la forte importance du besoin de formation continue : avant de réellement rencontrer autrui, chacun se doit à la connaissance minimale de soi-même dans ses cinq densités-humaines.
3°/ Troisième quart (supérieur gauche) de ce qui est déjà en devenir :               le processus du Vivre Ensemble
Quand l'individu indéfini est devenu une personne sécure autonome développée et responsable, elle aspire à une qualité du vécu collectif entre personnes équivalentes. Ce "vivre ensemble" respectueux et potentialisateur n'en est aujourd'hui qu'à son début, des voix encore éparses le réclament et le promeuvent, mais le constat actuel de la situation des personnes handicapées (entre autres) dans notre société à l'occidentale montre bien que ce processus du vivre ensemble reste encore, pour l'essentiel, un idéal dont le poids sociétal est bien léger. Il faut noter ici la grande importance du besoin d'éducation des jeunes générations au "Vivre Ensemble" en toute Altérité.

 

4°/ Quatrième quart (inférieur gauche) de ce qu'il faut inventer :               le processus de Recherche sur le Lien entre individu/personne/société
Ce travail de recherche à inventer il est du ressort de chacun et de tous, il demandera un effort personnel et sociétal car c'est un moteur aléatoire (comme toute recherche fondamentale) mais aussi facilement grippé par de petits tas d'impondérables pas toujours dus au hasard. Ce Lien est tissé par des liens liant sans asservir, des liens reliant positivement des "personnes développées" afin de "faire société" non pas seulement de production de biens matériels et de soins réciproques, mais d'entraides tous azimuts, mais de bien-être psycho-affectif et familial, mais de créations culturelles et artistiques, mais de sens éthique et spirituel......pour aboutir à la pleine lumière de l'humanité, à l'harmonie sociétale mondiale dont l'équilibre sera sans cesse à rechercher et adapter car de drôles de hasards seront toujours là pour manifester l'ombre de l'humanité (qui aujourd'hui domine encore largement le paysage terrestre et humain). Quel besoin sera là d'importance essentielle pour l'avenir notre unique planète et de son peuple ??? 
La pente douce du changement des mentalités

 

L'auteure de cette photographie est aussi celle du blogue  "altahine.wordpress.com"

 

La roue relationnelle et sociétale ne peut grimper qu'une pente douce et selon la lente progression des cerveaux humains actuellement dépassés par la rapidité des machines (cependant conçues par ces mêmes cerveaux humains qui, eux, ont besoin de détente, n'est-ce-pas !), il faudra donc du temps pour passer du mode relationnel de rivalité d'hier, du style guerre économique, au mode relationnel espéré de demain, du style coopération apaisée qui porte un regard de sollicitude sur autrui tel que Sylvie Queval a pu le décrire dans sa Philosophie du Handicap de son blogue "Philosophiquement vôtre".
Mais la pesanteur des quatre quarts moteurs de la roue ne suffira pas à lui faire gravir la côte même douce des changements de mentalité, il lui faut de l'aide à la fois sociétale et personnelle. Au niveau de l'axe central de la roue se situe l'effort personnel de chacun avec son énergie et ses motivations, effort qui est indispensable mais qui patinera vite sur place si, à la circonférence de la roue, la société n'assure pas des forces d'attraction en soutenant les avancées de la sécurité et de l'autonomie, de la formation continue, de l'éducation des jeunes, de la recherche en sciences humaines orientées sur la relation interhumaine au niveau sociétal. Et où trouvera-t-elle ces ressources sinon dans la trialectique du vivant composée du complexe équilibre entre les trois grandes puissances d'inspiration tant personnelle que collective l'Immanence et la Transcendance vers un Virtuel souhaitable, désirable, idéal ensuite concrétisé et pondéré par la Gravitessence croissante puis décroissante oeuvrant vers un Réel de plus en plus Réel.

 Mais qu'est-ce que la R.U.P.E. ?? !!!  

Agir avec son corps et son esprit.

Agir avec son corps et son esprit.

Eh bien je dirais : c'est l' I.S.R.   Non, ce n'est pas l'Impôt Sur le Revenu ! Il s'agit ici de l' "Intelligence Service Relation" (expression compréhensible autant en français qu'en anglais) une sorte "d'élite relationnelle et sociétale" qui a réussi (pas toujours volontairement) à concrétiser sa complétude de la Pyramide des besoins de Maslow et qui regardant vers le haut et se heurtant à l'effet miroir du Handicap comme dans ma réponse à Agémo (auteur du premier-commentaire)   cherche à donner du Sens dans la Vie de la Société à travers le dépassement de soi-même.      
 La Rupe correspond actuellement à une nébuleuse sociétale dispersée qui se méconnait malgré les grandes qualités de chacun de ses membres mais qui, à l'heure du numérique, va se conscientiser de mieux en mieux. Le mot R.U.P.E. est né de la contraction de néologismes traduisant ses qualités : "Réflaction" (= réflexion+action) + "Utiloptimiste" (= utile et optimiste) + "Persollective" (= personnelle et collective) + "Ècolaborée" (= travaillée ensemble selon l'environnement global). Quand elle se sera formatée la Rupe sera constituée de personnes relationnellement développées c'est-à-dire riches de talents et de ressources à tous les niveaux des cinq densités humaines, fortes en estime de soi, en confiance pour autrui et vivant en liaison mondialisée entre elles (de type internet) pour optimiser les relations sociétales interculturelles dans une même société et "intercivilisationnelles". La Rupe n'est pas forcément rupine et huppée mais c'est toujours avec élégance qu'elle mène ses pensées et ses actions pour faire avancer les sociétés aux niveaux personnels et collectifs.
Sur le shéma la Rupe est figurée par un "coin anti-retour" pour bloquer la toujours possible marche en arrière, ce coin devrait suivre l'évolution du temps présent dans sa progression depuis le réel effectif de la préhistoire relationnelle d'hier et d'avant-hier vers le réel effectif du Mieux relationnel de demain. Ce coin vu à travers l'effet miroir du Handicap correspond au rôle sociétal idéal des Nantis de la relation humaine qu'ils soient valides de toutes sortes, handivisibles ou handicachés. Ce coin est le principal acteur du moteur de la recherche sur le Lien entre les notions d'individu de personne et de société. Ce coin, pour tenir bon sur la pente et ne point déraper en arrière, a besoin d'une excellente Peau_de_phoque  Conative dont il faudra découvrir la matière première faite d'un mélange de motivations de désirs et de volonté dont la composition et les proportions seront propres à chacun, sans oublier le besoin de reconnaissance et de satisfaction.
Le liant insoupçonné du Handicap.

Le liant insoupçonné du Handicap.

Voilà dans ce schéma idéal tout tourne rond dans le même sens et pour le mieux : la pesanteur socio-économique du quatre quarts de la roue de Deming-Shewhart, l'effort personnel de chacun, la trialectique GTI du vivant, le moteur de la Recherche sur le Lien, la Rupe et sa peau de phoque conative, le tout dans un environnement sociétal favorable.Le système dans son ensemble avance donc harmonieusement et le temps présent voit le regard de ses contemporains s'élever progressivement sur la pente douce du changement des mentalités pour un mieux-être relationnel global dont les personnes en situation de handicap provisoire ou définitif seront bénéficiaires autant que les autres avec un "différentiel valides/handicapés" en voie de disparition.
Le constat réaliste d'aujourd'hui nous prouve que nous sommes loin de cette prise en compte, de cette image idéale des relations humaines au sein de notre société !! Et j'entends déjà les critiques cyniques sur une certaine ressemblance de ce schéma avec le mythe de Sisyphe, même si Albert Camus l'a, en partie, positivé comme un héros heureux dans un monde absurde trouvant son bonheur dans l'accomplissement, et non pour le sens, de la lutte quotidienne pour la vie : "Il faut imaginer Sisyphe heureux" écrit-il.....
J'ai quand même l'impression que notre monde actuel dit moderne technique et scientifique ressemble de plus en plus à un désert relationnel de contact humain direct (j'allais dire charnel)Dans ce désert il serait vraiment paradoxal de considérer le Handicap comme un grain de sable perturbant le fonctionnement de la société alors que déjà à travers la philosophie du handicap on le découvre ardemment comme une pierre de touche relationnelle qui met de l'huile dans les rouages sociétaux.  
                        Dr.  Edlydol' 

Rédigé par Edwin Lyoquaim alias Dominique Lamy

Publié dans #Société

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W
I believe it is one of the basic needs of human to be free in making decisions as well as be able to choose choices. If a system try to contain that such as some governments around the world, it is pretty clear that there will be revolutions overcome that!
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